Temps lent 17.4.22

Voir le temps passé
à ne rien faire
je continue
Mon combat
toujours régulé
toujours corrompu
par
les temps d’autrui

On se submerge d’horloge
Et de mains qui branlent
Tout
Mais nous
C’est tentant d’avoir des montres
Quand t’as rien à montrer
C’est tentant de lentement naviguer
Sans balises

les ours

En mouvement
En trombe
Nous,
dégoulinons

En sueurs, les murs
Glissants sur nos peaux
Nous,
côtoyons

Rouge au bec
Rouge sur les lèvres
Nous,
dansons

La fête est finie
Mais la musique vagabonde
Encore,

Nos corps, perdus
Foumalkan, le décor
En âmes, errantes
Nous deviendrons.

Saisombre danse sèche

Comme un souffle incertain
Le feu battant le vent
Amène la chaleur dont on ne sait si c’est la dernière
Caresse d’humanité.

Les gens dansent autour du feu
Le regardent, l’observent
Comme si ils voudraient s’y jeter.

Dans la nuit sombre sans
Les lumières artificielles du confort de
Nos villes
Nous retrouvons-nous enfin?

Je n’ai que
Je n’ai quoi
Dire
Je m’en éloigne.

Je regarde le passé et les cordes
De l’univers se détendent
Ses cheveux bruns toujours les mêmes
Mais nous sommes
Dans la braise et ces rejetons
Volant
Nous sommes bien là.

Dans celui-ci
Tignasse plus courte
Nous n’étions
Et le présent m’objecte
Que jamais nous ne fûmes.

Et ce feu brûle
Devant nous
La ronde est incomplète
Nous nous vautrons dans la contemplation
Peut-être que tout n’est que répétition
Peut-être bien
Que tant qu’à faire
Nous devrions finir?

Et ce feu brûle toujours
Je sens la pluie dans l’air
Et l’herbe sort son parapluie
Qui gratte tant
Ma peau d’humain
Quand je m’y plonge.

J’ai vu l’orage
Mais j’ai oublié quelle onde me mène
Sur quelle fréquence je danse
Les ombres sont là
Leurs lueurs aussi.

Rien n'existe
Car tout est,
J’ai allumé une rouge
Et j’ai pensé aux miens.

D’une, des sables

Elle est des après-midi pluvieux
Des nuages gris et du vent sur la mer déchaînée
L’odeur du thé bergamote effleurant les poèmes ancrés sur sa peau salée
De sa chaleur glissant sur les dunes.

Elle est des après-midi où l’on tourne les pages du temps comme celle d’un bon bouquin
En humectant le bout des phallanges
Pour être sûr de toucher l’héroïne.

Elle est des matins
Beaucoup trop tôt et de l’odeur du café
Parfum, répandu sur des draps plissés
De rêves doux et chauds dont on se sort difficilement.

Avec sa lingerie noire formant les zones d’ombre
Où la pensée et le désir sombrent ensembles dans l’abysse du suggéré.

a red place within

I’ve always imagined my heart red
And heartbreaks
As scars, or little empty boxes pushing the kindness out of it.

I imagine my heart blank now
Each heartbreak as layers of red
Up until it reaches the complexion that I want, sadly
The heartbreaks will follow.

You can picture yours
And pick a colour too:
Maybe it’s black
Maybe it started with 50 shades of grey, coke and Jack.

You can picture yours
And pick a colour too:
Maybe it’s blue
Maybe it started with tears from the sky, and two ice cubes.

Alas,
Maybe the heart has no colour
Maybe our eyes act like sonar
Maybe the water has brimmed over
Maybe the bath is red forever.

Tu.Elle.Vous.

Dans le bus, tu la vois. Elle ne te regarde même pas. Elle a les yeux posés sur son écran, et ses écouteurs branchés. Tu essayes de pousser les voyageurs pour te rapprocher d’elle. Ils te dévisagent. Ces connards! Tu penses tout bas. Elle descend. Tu t’affoles. Elle est calme. Elle ne t’a pas vu. Tu la suis du regard. Et tu sues. Elle pousse le bouton. La porte s’ouvre. Elle passe la jambe gauche, puis la droite. Elle s’envole. Tu perds pied. Avec peine, tu balances un « hey » avec le peu de souffle restant dans tes poumons, noyés de doute, de honte et de pudeur devant tous ces étrangers. Elle se retourne. Le reste disparait. Elle te regarde. Et tu te tais. Création du Vous. Mélodie du silence. Vacarme du coeur.

Dans sa chambre, tu en lèches un. Puis l’autre. T’as la langue engourdie. Et tu continues. Comme un fou. Tu lapes. Tu essayes de rattraper le passé qu’elle a écrit sur sa peau. Avec les signes laissées par ses parents. Tu espères que ça vienne sa mère. Parce que tant qu’à remonter à son origine, il faudrait finir par son commencement. Sa main te rappelle à la réalité. Et son parchemin. Carte qu’on a tous où l’histoire se lit. En ride, en vergeture, en encre. En ancre dans son antre, en craquelage et fossettes. Elle redevient la seule ligne à suivre. Tu as oublié sa maman, tu te dis que ça durera jusqu’à la fin de l’érection, quelques secondes après ton éjaculation, donc. Tu poses tes phalanges sur ses vergetures et elle se cache le visage avec ses doigts. Elle pleure. Vous n’est plus un infini. C’est fini. Tu quittes son appart du 11ème. Elle ferme la porte au son de tes pas et de vos larmes. Putain, il fait beau. Mais toi t’es tout moche. Tu trouves tout laid. Tu cherches les lumières. Tu as trouvé ton sombre. T’es en couple.

Extrait 8: petits poèmes pour grands amants

Her mind was the storm
Outside,
that we would watch through the kitchen window
Her smell, steamed bergamot
would lick the walls as
the room sprouted the colour of Autumn.

As she moved, her
Rib cage created the waves
That never crashed
Curving her hips
Cambering her back and those thighs,
Where my kisses surfed on the froth
Until they
reached the arching tip of her toes.

The room coloured as Winter
When she inhaled
The last warmth
Before releasing the paradise spasm.

Coué LOL.

Fumer la nuit
Contribue gravement
Et à la votre!
Bonne santé.

Ces messages qui,
Parsèment l’ennui quand,
Mes yeux se collent pas plus haut que,
La où on nait, quoi?

Des luttes sans toiles
Et des nuits sans toi
Restera-t-il?

Boire et
Avec ta modération.

Ces mensonges qui,
Mènent à l’intertemps quand,
Les DieuEx se la collent, que
Des sens on cherche une réalité corrompue quoi!

Des poèmes, sans fond dans le verre
à l’aveuglement fou des ombres que nous portons.